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1795 - Valenciennes a bien mérité de la Patrie

Parc des Acacias
59300 Valenciennes
Location
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1795 - VALENCIENNES A BIEN MÉRITÉ DE LA PATRIE

Bienvenue place des Acacias. Découvrez 12 moments d'Histoire artistiquement illustrés !

Devant vous : Le 30 mai 1793, les Valenciennois jurent, sur l’autel de la Patrie,
de défendre leur ville à outrance
Lithographie de Jules Léonard (1825-1897)
Médiathèque Simone-Veil, V-B19LEO0003


Le 20 avril 1792, l’Assemblée nationale vote la déclaration de guerre à l’Autriche. Les idées de la Révolution française doivent s’« exporter ». La défaite désastreuse de Quiévrain, le 29 avril suivant, place rapidement Valenciennes en première ligne. Après la proclamation de la République le 21 septembre 1792 et la mort de Louis XVI le 21 janvier 1793, la France révolutionnaire doit faire face à une coalition des monarchies européennes comprenant notamment la Prusse, l’Autriche et l’Angleterre.

La défaite de Neerwinden le 18 mars 1793 et la défection du général Dumouriez, commandant de l’armée du Nord, le 4 avril, précipitent les évènements. Le général Dampierre remplace Dumouriez et réorganise la résistance française à Valenciennes où il installe son quartier général chez le citoyen Vanot, rue Cardon (actuellement n°68 rue du Quesnoy).
Les troupes ennemies encerclent peu à peu la ville. Le 13 avril, Valenciennes est déclarée en état de siège. Le 16, Raismes, Saint-Saulve, Famars et Anzin sont occupées. Le 1er mai, la ville est attaquée par 90 000 hommes commandés par le prince de Cobourg, le duc d’York et le général Ferrary. Dampierre ne dispose que de 35 000 soldats.

Le 8 mai, le général tente une sortie pour repousser les coalisés mais il est touché par un boulet et meurt le lendemain. Le 23 mai, après une farouche résistance, le général Lamarche, successeur de Dampierre, décide de se replier entre Cambrai et Bouchain. Il quitte Valenciennes et charge le général Jean Henri Bécays-Ferrand, commandant de la garnison depuis 1773, de défendre la ville. Pour cela, Lamarche place le général Ferrand à la tête d’une garnison de 11 000 hommes.
Le 30 mai 1793, les jacobins, très influents à Valenciennes, organisent une grande fête civique sur la place d’Armes. Ferrand et les Valenciennois s’y engagent solennellement à « s’ensevelir sous les ruines de la ville » plutôt que de se rendre.

Le 14 juin, le duc Frederick d’York, commandant les troupes coalisées, commence à bombarder la ville pour briser l’opiniâtre résistance des Valenciennois. Pendant 42 jours, 46 000 bombes sont lancées sur Valenciennes, faisant d’énormes dégâts. 3000 maisons sont détruites ou endommagées, de nombreux édifices, dont l’hôtel de ville et le couvent des Ursulines, sont incendiés. La population désespère et s’affole. Ferrand a de plus en plus de mal à calmer les esprits.

Le 26 juillet à 8 heures, le duc d’York demande à Ferrand et à la Municipalité de capituler. Sous la pression d’une population ruinée et affamée, Ferrand capitule le 28. Le duc d’York prend possession de la ville le 1er août, laissant Ferrand regagner Paris où il sera accusé de trahison et brièvement emprisonné.

À Valenciennes, les coalisés mettent en place une junte militaire et rétablissent les institutions d’Ancien Régime. Pujol de Mortry, prévôt de Valenciennes et les échevins en place en 1789 reprennent leurs fonctions. L’occupation autrichienne dure plus d’un an et prend fin le 27 août 1794 quand l’armée française reprend possession de la ville, sans coup férir.

Le 19 vendémiaire an IV (11 octobre 1795), la Convention décrète que « Valenciennes a bien mérité de la patrie », reconnaissant ainsi les terribles souffrances et les sacrifices que les Valenciennois ont consentis pour la défense de la République.
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